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Le "nouveau Front populaire" évoqué par les communistes

le 30 November 2012

Le

Lors d'une récente conférence-debat organisée à l'initiative de la fédération départementale du Parti Communiste Français, l'historien Claude Mazauric et l'enseignant, Secrétaire de "Provence Mémoire et Monde Ouvrier", Gérard Leidet ont évoqué l'espoir suscité à gauche par la victoire de François Hollande et de ses alliés. Non sans regretter de nombreuses décisions du gouvernement qui, selon eux, ne sont pas suffisamment marquées à gauche Et de rêver de mettre en œuvre une vraie stratégie du changement pour, disent-ils, "faire émerger un nouveau Front populaire" même si l'histoire ne se répète pas.

La Provence, le 30 novembre 2012

Conférence. « Faire émerger un nouveau Front populaire »

le 29 November 2012

Conférence. « Faire émerger un nouveau Front populaire »

A l'initiative du PCF, Claude Mazauric et Gérard Leidet, en invoquant la période 1935-1938, nous éclairent sur la question du changement.

Le texte de base commune proposé par le Conseil National du Parti Communiste Français en vue de son 36e congrès, dans sa version initiale, prend acte de l'immense espoir suscité par le Front de Gauche et de sa contribution essentielle à l'éviction de Nicolas Sarkozy. « Ensemble, peut-on lire, nous sommes porteurs d'une grande ambition. En poursuivant sur le chemin où nous nous sommes engagés, nous voulons faire du Front de Gauche le lieu où la politique devient, de façon de plus en plus irrésistible, l'affaire de toutes et de tous, l'affaire du peuple, contribuant à l'émergence d'un nouveau Front populaire. »

C'est, entre autres, cette période de notre histoire que l'historien Claude Mazauric et l'enseignant Gérard Leidet, Secrétaire de Provence Mémoire et Monde Ouvrier, ont choisi d'invoquer pour jeter un éclairage afin de mettre en oeuvre une véritable stratégie de changement. Lors d'une conférence-débat organisée mardi à l'initiative de la fédération du Parti Communiste Français des Bouches-du-Rhône.

Une période riche d'enseignements

« Un changement qui n'est pas à l'ordre du jour », déplore Claude Mazauric. Malgré l'arrivée de forces de gauche, Parti socialiste et Europe Ecologie-les Verts, au pouvoir en France. Et l'historien d'évoquer les expériences de gauche qui ont marqué notre pays. La mise en oeuvre, en 1945, du Conseil National de la Résistance, a certes constitué une vraie révolution sociale (instauration de la Sécurité sociale, vote des femmes). Pour l'historien et pour Gérard Leidet, le Front Populaire, est assurément un moment mythique qui a « suscité à la fois espoir et désenchantement. Il a été une accélération de l'histoire, porteur d'une dynamique multiple. Celle du mouvement social, avec les occupations d'usines, la séquence politique représentée par la défense de la République contre le danger fasciste, qui a entraîné l'alliance la plus large, notamment avec les radicaux, mais aussi le foisonnement culturel impulsé par les artistes impliqués dans cette épisode. C'est une expérience inédite, au cours de laquelle tout n'a pu être réalisé mais qui est riche d'enseignements ».

A cet égard, Marseille n'a pas été en reste, avec la mise en place du comité de rassemblement populaire, où socialistes et communistes travaillaient la main dans la main. « Ici, la lutte antifasciste a pris une forme très importante, grâce à la présence d'une forte communauté italienne et avec également l'aide aux républicains et forces de progrès espagnoles. Mais le mouvement a aussi été à l'initiative de grandes grèves, comme celles des dockers, dans les aciéries et les forges. » Autant d'ingrédients que l'on retrouve aujourd'hui dans la volonté d'arrêter la casse industrielle du pays et de barrer la route à une extrême droite arrogante. L'histoire bien sûr ne se répète pas mais le Front de Gauche peut être un grand mouvement capable de rendre majoritaires les options de transformation sociale.

Gérard Lanux (La Marseillaise, le 29 novembre 2012)

Librairie de Noël

le 29 November 2012

Librairie de Noël
A la Maison des communistes
280, rue de Lyon
13015 - Marseille

Vendredi 7, samedi 8, dimanche 9 décembre

Librairie de Noël

le 29 November 2012

Librairie de Noël
A la Maison des communistes
280, rue de Lyon
13015 - Marseille

Vendredi 7, samedi 8, dimanche 9 décembre

Université Populaire et Républicaine. La mémoire des génocides nazis

le 27 November 2012

Université Populaire et Républicaine. La mémoire des génocides nazis
Dans  l’Hémicycle du Conseil Régional PACA
Porte d’Aix 
13002 - Marseille

Lundi 10 décembre à de 19h

Avec la participation de deux rescapés d’Auschwitz : Maurice Cling et Maxime Antelin.

Extraits de 3 films vidéo « Héritages » et « Il faudra raconter » (Daniel et Pascal Cling) - « Voyage d’hiver, Printemps de la mémoire » (J.L. Lioult et des lycéens de Vitrolles, notamment, pour le voyage de   février 1999).

Cette manifestation fait partie d’interventions de la Région PACA en direction de la jeunesse.

Sont également  invités M. Esrail, Président de  l’Union des déportés d’Auschwitz à Paris, Mme Denise Toros-Marter Présidente de l’Amicale des Déportés d’Auschwitz à Marseille.

Aragon, aujourd'hui. Carte blanche à Roland Leroy et Jean d'Ormesson

le 16 November 2012

Aragon, aujourd'hui. Carte blanche à Roland Leroy et Jean d'Ormesson

Première carte blanche à Jean d'Ormesson et Roland Leroy dans le cadre du cycle "Aragon, aujourd'hui" au siège du PCF.

Henri Krasucki 1924-2003. Visage du Mouvement Ouvrier

le 15 November 2012

Henri Krasucki 1924-2003. Visage du Mouvement Ouvrier
Bibliothèque de l’Alcazar
Salle de conférence
58, Cours Belsunce
13001 - Marseille

Vendredi 30 Novembre à 18h

Cette rencontre prend le parti d’évoquer l’enracinement du mouvement ouvrier en partant à la recherche de la diversité des trajectoires de vie syndicale, politique, associative...Ce voyage dans l’histoire des militants aborde une  Provence méconnue, « industrielle ». Il  permet de réfléchir sur le Maitron comme « lieu de mémoire » et sur la place des acteurs dans le mouvement social. C’est aussi une réflexion et un hommage sur le militant et dirigeant que fut Henri Krasucki, Résistant, homme de culture qui incarna comme bien d’autres l’idée selon laquelle dans le mouvement ouvrier « il n’est de richesse que d’hommes et de femmes… »

Rencontre-débat avec :

  • Christian Langeois, Auteur de la biographie de Henri Krasucki
  • Robert Menchérini, Historien Président de Promemo

Présentation du Tome 8 du Maitron (Dictionnaire du mouvement ouvrier - mouvement social 1940-1968)

Aragon, aujourd'hui - Inauguration - Discours de Pierre Laurent

le 14 November 2012

Aragon, aujourd'hui - Inauguration - Discours de Pierre Laurent

Le PCF lance un hommage à Louis Aragon

le 13 November 2012

Le PCF lance un hommage à Louis Aragon

Anniversaire. Soirées, expositions, lectures, concerts trente ans après la mort du poète et écrivain.

Pour le trentième anniversaire du décès de Louis Aragon, le PCF inaugure mercredi un mois d'hommage au poète et écrivain avec des soirées carte blanche, des expositions, des lectures, des concerts jusqu'au 19 décembre à son siège parisien de la place du Colonel Fabien.

Louis Aragon, né en 1897, adhère au Parti Communiste Français en 1927, il lui restera fidèle jusqu'à sa mort le 24 décembre 1982.

Quand la réalité du stalinisme éclate aux yeux des communistes, Aragon traverse une crise existentielle mais il continuera d'être solidaire envers et contre tout.

« Aragon n'appartient pas au Parti Communiste Français, il appartient à tous », annonce d'emblée Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF, qui inaugurera mercredi le mois Aragon lors du vernissage d'une exposition d'art contemporain « Des vies à écrire » en partenariat avec le Mac/Val, le musée d'art contemporain du Val-de-Marne.

67 thèses de doctorat tenues sur Aragon

« Toutes les initiatives pour faire découvrir l'œuvre d'Aragon rencontrent un franc succès », souligne l'ancien Ministre communiste, Jack Ralite proche de Louis Aragon dès les années 60.

« C'est le bonheur du partage d'une grande œuvre », ajoute ce grand défenseur de la culture et qui se dit « frappé » de cet engouement pour Aragon.

« Il est accroché dans l'air de ce pays », dit en souriant Jack Ralite qui ajoute fièrement « qu'il y a 67 thèses de doctorat tenues sur Aragon. Il est le premier de tous les écrivains décédés ».

Les poèmes de l'animateur du dadaïsme et du surréalisme ont aussi été chantés par Jean Ferrat, Georges Brassens… ou encore Léo Ferré qui disait « le vers d'Aragon est, en dehors de tout évocation, branché sur la musique ».

« Trente ans plus tard le poète, le romancier et le combattant politique continue à nous parler, échappant au fil du temps et à l'oubli », écrit le PCF dans un communiqué.

Lors de cet hommage, une exposition de photographies, le « 56, rue de Varenne » reconstituera à partir du 5 décembre les murs de l'appartement parisien d'Aragon qui étaient décorés d'une multitude de documents punaisés comme un collage.

Plusieurs soirées sont également programmées : carte blanche à Jean d'Ormesson de l'Académie française et Roland Leroy, ancien directeur de L'Humanité le 16 novembre, à l'écrivain Valère Staraselski le 21 novembre, Olivier Barbarant, poète et directeur de l'œuvre poétique d'Aragon dans la Bibliothèque de la Pléiade et Josyane Savigneau, écrivain et journaliste au Monde le 28 novembre.

Le 5 décembre ce sera carte blanche avec Bernard Vasseur, directeur de la Maison Elsa Triolet-Aragon et Pierre Juquin auteur de « Aragon, un destin français », le 7 décembre carte blanche à La Jeunesse communiste.

Le 14 décembre c'est Jean Ristat, poète, romancier, directeur des Lettres françaises et exécuteur testamentaire de l'écrivain et Olivier Barbarant, poète, qui auront à leur tour carte blanche. Ils feront lecture et mise en espace du Voyage d'Italie d'Aragon et de poèmes de Marceline Desbordes-Valmore.

Le 19 décembre l'hommage se terminera par une carte blanche sur la culture et l'art face aux défis d'aujourd'hui avec Alain Hayot, délégué national à la culture du PCF et ses invités.

A cette occasion, les édition Arcane 17 publient un livre « Aragon d'hier à aujourd'hui ».

Par ailleurs, le dernier volume de l'intégrale de son oeuvre romanesque vient de paraître dans La Pléiade (Gallimard), ainsi que « Aragon, la confusion des genres » de Daniel Bougnoux, chez le même éditeur. Un chapitre de cet essai, qui contenait une scène de drague homosexuelle, a été supprimé à la demande de l'exécuteur testamentaire d'Aragon.

La Marseillaise, le 13 novembre 2012

« Qu’est-ce qu’Obama va faire de sa victoire ? »

le 08 November 2012

« Qu’est-ce qu’Obama va faire de sa victoire ? »

Christophe Deroubaix, auteur d’un Dictionnaire presque optimiste des Etats-Unis(*) décrypte les résultats de l’élection et esquisse les enjeux que devra relever le président.

Journaliste à l’Humanité, Christophe Deroubaix suit l’actualité américaine depuis quinze ans. Il vient de publier « Dictionnaire presque optimiste des Etats-Unis ». Entretien.

La Marseillaise. Comment analysez-vous les résultats  ?

Christophe Deroubaix. Si l’abstention a progressé par rapport à 2008, il y a eu une sorte de sursaut de dernière minute, notamment chez les jeunes et les latinos. Jamais cette population latino n’a autant voté et jamais autant pour un Démocrate. En Floride, par exemple, ce sont eux qui ont fait basculer l’élection. Là, où les Républicains avaient tenté de les séduire sur des valeurs familiales. Malgré les désillusions, voire les déceptions, le peuple de 2008 n’a donc pas voulu se laisser voler sa victoire par un retour des Républicains. 

La Marseillaise. Que disent les résultats sur son bilan et quels sont les enjeux ?

Christophe Deroubaix. Au-delà de la thématique de l’emploi et de la santé, il me semble que c’est la façon dont Obama a géré son mandat qui lui est reprochée. Il s’est enfermé dans le jeu traditionnel de face à face avec le Congrès, sachant que depuis 2010 la Chambre est républicaine. L’enjeu est désormais de sortir de ce jeu, de trouver les moyens et les outils pour faire de la politique avec le peuple, avec les gens qui se sont mobilisés pour lui. Des gens qui sont d’ailleurs demandeurs, qui disent qu’ils ne veulent pas attendre quatre ans pour intervenir à nouveau, qu’ils veulent participer au projet social, à la réforme de l’immigration. L’enjeu est là : qu’est-ce qu’Obama va faire de sa victoire ? Il semble avoir compris que sa victoire reposait moins sur des facteurs personnels, comme en 2008, quand il a dit que la mobilisation de la machine démocratique le rend « plus inspiré » et « plus déterminé ».

La Marseillaise. Obama est aussi attendu au niveau international ?

Christophe Deroubaix. Je suis plus pessimiste. La logique à l’œuvre est lourde et inchangée depuis des années. Hormis le fait qu’Obama n’a, personnellement, pas déclenché de guerre, sa politique n’a pas été très différente de celle de Bush : Guantanamo est toujours là, il a utilisé des drônes comme aucun président ne l’avait fait avant lui… Certes, il est récurrent de dire qu’un second mandat donne des libertés car il est libéré des pressions de la réélection puisque le président américain ne peut pas prétendre à un troisième mandat. C’est un classique. On l’a dit pour Clinton, pour Bush… Mais il me semble qu’il ne faut pas fonder énormément d’espoir sur une évolution  de la politique étrangère.

La Marseillaise. Vous avez souligné la montée en puissance de l’électorat latino. Cela aura-t-il un impact sur les rapports qu’entretiennent les Etats-Unis avec l’Amérique du Sud ?

Christophe Deroubaix. A terme, oui, dans 20, 30 ou 40 ans. Il faut mesurer que dans une génération, les USA recenseront autant de Latinos que d’Anglo-saxons ce qui va forcément pousser le pays à produire d’autres relations.

La Marseillaise. Dans votre livre, vous reprenez la thèse de l’économiste Paul Krugman qui affirme que les Américains sont mûrs pour un New deal. Cette réélection peut-elle acter un virage dans les politiques libérales ?

Christophe Deroubaix. Je dis que les Américains sont prêts, pas le système politique ni les partis. Prêts à quoi ? A des mesures plus sociales après trente années de cycle conservateur et ultra-libéral. Cela se mesure. Déjà par la défaite des Républicains dans les urnes, porteurs de ce projet ultra-libéral. Cela se trouve aussi dans les enquêtes d’opinion qui soulignent que les gens aimeraient davantage de régulation de Wall Street et une réforme fiscale afin que les riches et les détenteurs du capital payent une part plus juste au pot commun. Sur les questions de société, c’est encore plus visible. Comme viennent de le montrer les référendums organisés en parallèle des élections. On a désormais 50 millions d’Américains qui vivent dans un Etat où le mariage gay est autorisé. Toute la question est donc de savoir comment ces aspirations seront projetées, ou pas, dans l’espace public. Outre la sclérose du système, il y a les liens quasi organiques entre les partis et le capitalisme financier. Même si c’est plus vrai chez les Républicains qu’au parti démocrate, il y a dans ce dernier une force d’inertie pour les réformes sur le système économique.

Entretien réalisé par Angélique Schaller (La Marseillaise, le 8 novembre 2012)

(*) Dictionnaire presque optimiste des Etats-Unis, chez Michel de Maule