La Commune

La Commune
Accueil

Luc Foulquier. « Raymond Jean va beaucoup nous manquer »

le 07 avril 2012

Luc Foulquier. « Raymond Jean va beaucoup nous manquer »

Décès. Luc Foulquier, responsable PCF, salue son compagnon de lutte.

« Nous nous sommes rencontrés à l'occasion des événements de 1968 et à partir de là nous avons continuellement échangé, lui parlant de littérature et moi de sciences » déclare Luc Foulquier, responsable PCF et chercheur, à l'annonce du décès de son compagnon de lutte, Raymond Jean, mardi dernier. « Alors que je travaillais à Cadarache lui était professeur à l'université d'Aix-en-Provence mais également collaborateur de presse et auteur de nombre d'essais, nouvelles et romans dont "La fontaine obscure", "La rivière nue", ou encore "Mademoiselle Bovary". Des ouvrages toujours en lien avec l'histoire, les problématiques régionales et la défense de justes causes » poursuit l'ancien Secrétaire de la section communiste d'Aix-en-Provence. Et de préciser : « C'est bien au regard de ses qualités humanistes et de son engagement sans faille que le parti lui a proposé de rallier ses listes à deux reprises ». Ainsi Raymond Jean a été Conseiller Régional dans les années 90, apparenté au Groupe communiste , et candidats aux élections municipales d'Aix-en-Provence avec Luc Foulquier sur la liste « Convergence », toujours dans la même période, « Raymond Jean était un grand homme qui s'est toujours battu pour changer la donne, il va beaucoup nous manquer » conclu Luc Foulquier.

La Marseillaise, le 5 avril 2012

Disparition. Raymond Jean avait consacré sa vie aux lettres

le 07 avril 2012

Disparition. Raymond Jean avait consacré sa vie aux lettres

Raymond Jean s'est éteint dans sa maison vauclusienne ce mardi 3 avril, à l'âge de 86 ans. il était non seulement une grande figure aixoise mais aussi un honnête homme, au sens donné à ce terme, au XVIIIe siècle. Un type bien, en fait. Vraiment bien. Grand universitaire d'une honnêteté moral et intellectuelle exemplaire, engagé sur le Front de Gauche, compagnon de route du PCF, non par idéologie mais pour défendre des idées humanistes, Raymond jean mélangea beaucoup sa vie et son œuvre.

Résistance

Né à Marseille le 21 novembre 1925, (le même jour qu'un certain Voltaire dont il a hérité une certaine ironie et une lucidité mordante), il s'engagea dans la Résistance de 1943 à 1945. Après des études à l'Université d'Aix, puis à la Sorbonne, où il obtint l'agrégation de Lettres, il se tourna vers l'enseignement. Professeur à Nevers, Rennes, en Pennsylvanie et au Viet-nam (il rapportera de ces deux dernières expériences le matériau de ses romans Les ruines de New York paru en 1959 et Le village en 1966), il fut ensuite attaché culturel au Maroc, et nommé à la faculté de Lettres d'Aix en 1961, il y enseignera jusqu'à sa retraite en 1992. Avec bien sûr en parallèle la volonté de construire une œuvre romanesque qui, d'abord très influencé par le Nouveau Roman devint plus engagé dans la dénonciation des racismes ordinaires (La Ligne 12), les intolérances sociales, et politiques fustigeant le stalinisme et défendant aussi l'honneur perdu de Gabrielle Russier.

Le succès de "La lectrice"

Durant cette période on lui doit aussi La fontaine obscure, qui racontant l'histoire d'un procès en sorcellerie dans la cité aixoise de 1611, frôla en 1976 le Prix Goncourt. Dans Photo souvenir, un de ses chefs-d'œuvre publié en 1980, Raymond Jean se mettait en scène tout en insistant sur la nécessité de trouver de nouvelles formes de narration plus légères, par lesquelles il célébrait le courage des femmes.

Confiant alors ses nouvelles fictions de format plus court à Hubert Nyssen, le fondateur d'Actes Sud, Raymond jean connaîtra le succès avec "La lectrice", adapté au cinéma par Michel Deville, et publia une série de récits tous plus remarquables les uns que les autres.

Ami d'écrivains comme Jean Tortel, René Char, Eugène Guillevic, et Saint-John Perse, il publia beaucoup d'essais sur la littérature, écrivit des articles, des scénarii, et mena sa vie avec courage, surmontant de terribles épreuves aux côtés de son épouse George, à qui vont ici toutes nos pensées. Nous songeons également à ses enfants et petits-enfants. Et au moment où Raymond jean nous quitte, il reste ses livres dont on s'aperçoit à la relecture qu'ils sont d'une modernité exemplaire et qu'ils n'ont pas pris une ride.

Jean-Rémi Barland (La Provence, le 5 avril 2012)

Dans La Marseillaise. "Dossier de jeudi" : La sécurité

le 04 avril 2012

Dans La Marseillaise.

Jeudi 5 avril

Dans le dossier de jeudi consacré à la présidentielle, La Marseillaise traitera l'épineuse question de la Sécurité.

Après 5 ans comme président de la République, sans oublier son expérience de ministre de l'Intérieur, le bilan de Nicolas Sarkozy est un véritable échec.

La politique sécuritaire mise en œuvre par Claude Guéant n'a en rien résolu la problématique de la sureté publique.

Si elle veut l'emporter, la Gauche ne devra pas éluder la question pour assurer cette mission régalienne de l'État.

Analyse, entretien et débat.

Assemblée Générale de l'association "Leis Amics de Mesclum"

le 02 avril 2012

Assemblée Générale de l'association

A la Bouilladisse

Mercredi 4 avril à partir de 14h

Un film à voir. « Vol spécial »

le 31 mars 2012

Un film à voir. « Vol spécial »

Á L’Alhambra

Rue du Cinéma

St Henri

13016 - Marseille

Dimanche 1er avril à 17h30

Mercredi 4 avril à 20h

Jeudi 5 avril à 18h

Vendredi 6 avril à 21h

Samedi 7 avril à 18h30

Dimanche 8 avril à 19h

Après « La Forteresse » - Léopard d'Or au Festival de Locarno en 2008 -, qui décrivait les conditions d'accueil des demandeurs d'asile en Suisse, Fernand Melgar porte son regard vers la fin du parcours migratoire: au centre de détention administrative de Frambois, des hommes sont emprisonnés dans l'attente d'un renvoi du territoire helvétique. Leur demande d'asile a échoué, ils sont sommés de repartir après, pour certains, avoir passé plusieurs années en Suisse, travaillé, payé des impôts, fondé une famille. Si leur incarcération peut durer jusqu'à dix-huit mois, l'annonce du renvoi intervient, quant à elle, sans crier gare, et sa mise à exécution est imminente. Ceux qui refusent de partir seront menottés, ligotés et installés de force dans un avion. Dans cette situation extrême le désespoir a un nom : « Vol spécial ». Prix des lycéens et des apprentis au Festival International du Film des Droits de l’homme mars 2012.

Dans La Marseillaise. "La campagne vue du sud" : L'ordonnaces des hospitaliers

le 30 mars 2012

Dans La Marseillaise.

Principal employeur de Marseille, les hôpitaux attendent beaucoup des résultats de la présidentielle. Les salariés témoignent de leurs difficultés, mais aussi de leurs espoirs, de leurs attentes et leurs sentiments.

 

Samedi 31 mars

Dans La Marseillaise. Gardanne : Rio Tinto

le 29 mars 2012

Dans La Marseillaise. Gardanne : Rio Tinto

Selon la direction, la vente du site de Gardanne au fonds d'investissement HIG European Capital Partners n'entrenerait aucun plan social ni licenciement.

Côté syndical, on affirme que la grande vigilance s'impose.

Vendredi 30 mars

Dans La Marseillaise. Dossier du jeudi spécial présidentielle

le 28 mars 2012

Dans La Marseillaise. Dossier du jeudi spécial présidentielle

Le dossier, cette semaine, portera sur l’éducation. Le secteur a été violemment frappé par les différentes réformes gouvernementales depuis 10 ans.

A l’heure où la Gauche fait le pari de l’alternative, les questions éducatives et de l’accès au savoir doivent se retrouver au cœur d’un projet de société progressiste.

Analyse, entretien et débats.

Jeudi 29 mars

Rencontre avec Robert Guédiguian

le 22 mars 2012

Rencontre avec Robert Guédiguian

Aux Grandes Tables de La Friche

Friche de La Belle de Mai

41, rue Jobin

13003 - Marseille

Mercredi 4 avril à 18h30

Commémoration des accords d'Évian. Intervention de Félix Girolami

le 22 mars 2012

Commémoration des accords d'Évian. Intervention de Félix Girolami

Il y a 50 ans.

Le 19 mars 1962, je suis aux côtés d'André Millo à la direction de l'Union des Jeunesses Communistes de France des Bouches du Rhône. C'est un moment important pour nous. C'est le cessez le feu en Algérie, suite à la signature la veille des accords d'Evian entre le gouvernement français et le GPRA. Une grande victoire de la paix.

Ces accords mirent fin à plus de 7 années de guerre injuste, meurtrière et ruineuse, avec un traumatisme pour nos deux pays.

Un drame qui aurait pu être évité, si ces négociations avec les représentants du peuple algérien avaient eu lieu dès 1954 comme le réclamaient le Parti Communiste Français, la C.G.T. et de nombreux démocrates.

Je me souviens, quand les premiers combats éclatent le 1er novembre 1954, je suis en 3ème au cours complémentaire du Vallon des Auffes. On nous dit alors qu'il faut maintenir l'ordre contre quelques rebelles, que l'Algérie c'est la France. Mais la répression continue en s'amplifiant. Alors avec les jeunes de mon boulevard André Aune, nous sommes inquiets, cela ressemble de plus en plus à une guerre que nous ne voulions pas faire.

La sale guerre d'Indochine vient de se terminer et puis les souvenirs rapportés par nos parents de celle de 39-45 sont encore vivaces avec leurs cortèges d'atrocités. Nous sommes donc très attentifs aux résultats des élections législatives annoncées pour le 2 janvier 1956. C'était un lundi.

En écoutant les résultats devant les journaux dont la Marseillaise, au cours d'Estienne d'Orves, nos espoirs sont immenses. Nous pensons que la guerre va prendre fin, vu que les Partis de Gauche qui proposaient la paix et la négociation étaient majoritaires (150 députés communistes, 95 députés SFIO -socialistes-, 77 radicaux).

Malheureusement, notre déception fût à la hauteur de notre espérance.

Je songeais à ce que mon père m'avait dit au soir du 2 Janvier : « Les communistes tiendront parole, ce n'est pas sûr que les socialistes fassent de même ». Je m'étais insurgé contre ce point de vue rétorquant à mon père que j'avais vu des affiches indiquant que la SFIO fera retourner vos enfants d'Algérie. Notre colère était à son comble surtout quand Guy Mollet, Président du conseil et Secrétaire général de la SFIO, bénéficiant de pouvoirs spéciaux pour faire la paix, mais cédant aux pressions des ultras d'Alger intensifia la guerre. Les troupes engagées sur le terrain passent de 200.000 à 400.000 soldats. Le service militaire passe de 18 mois à 24 mois, puis avec De Gaulle à 28 mois.

Avec les jeunes de mon boulevard, nous sommes furieux, nous ne comprenons pas. Nos parents s'inquiètent pour nous.

C'est alors qu'un communiste du quartier vient à ma rencontre. Il s'appelait Louis Gatto, un traminot (RATVM), comme mon père, qui diffusait avec d'autres, dont Antoinette et Pierre Doize, Secrétaire fédéral du Parti, l'Huma tous les dimanches. Il me propose de donner un prolongement à notre colère et de s'organiser pour la faire connaitre en créant un cercle de la Jeunesse Communiste. C'était début Juillet 1956. Le 14ème Congrès du Parti Communiste Français décidait la recréation de la Jeunesse Communiste pour succéder à l'U.J.R.F. (Union de la Jeunesse Républicaine de France créée à la Libération).

J'en parle à mes copains qui sont d'accord et nous créons le 1er cercle de la Jeunesse Communiste dans ce quartier de Vauban. J'en deviens le Secrétaire et nous engageons notre premier combat politique pour la paix en Algérie. Nous couvrons le boulevard et ses alentours d'affiches écrites à la main, et d'inscriptions à la chaux « Paix en Algérie » « Négociations » « Retour du contingent ».

Par la suite, 5 cercles de la Jeunesse Communiste seront créés à Vauban (avec Francis Guglielmi, Henri Deluy, Georges Fossati) s'ajoutant à l'organisation de l'Union des Jeunes Filles de France. C'est le départ de mon engagement communiste.

Puis De Gaulle arrive au pouvoir en 1958 à la faveur du coup de force du 13 mai en Algérie et de celui des paras le dimanche suivant en Corse. Plusieurs manifestations importantes ont lieu dans tout le pays. Mais De Gaulle poursuit la guerre. Malheureusement, la SFIO est à la proue de la 5ème République.

Après avoir participé à la campagne pour le NON au référendum gaulliste, je pars au service militaire le 2 septembre 1958, que je terminerai 28 mois plus tard en janvier 1961 après avoir passé l'année 1960 à Oran, dans le service de santé comme infirmier militaire.

Devant le développement du rejet de la guerre par le peuple français, la volonté massive du peuple algérien aspirant à son indépendance, De Gaulle est contraint d'accepter cette situation, brave ses anciens soutiens et déclare le 11 avril 1961 « la décolonisation est notre intérêt et par conséquent notre politique ».

La résistance du peuple algérien fût le facteur premier. L'autre facteur fût l'opinion française qui a progressivement accepté, compris et exigé le droit à l'indépendance de l'Algérie et, les communistes avec d'autres y ont joué un rôle déterminant.

Je ne peux m'empêcher de penser à toutes ces manifestations en 1958 contre le putsch et le pouvoir personnel, au 22 avril 1961 contre le putsch militaire en Algérie, à la grève générale et à ce fait nouveau : le contingent à l'initiative d'appelés communistes, syndicalistes, de chrétiens, de gradés républicains repoussant les généraux félons et leurs soutiens, au 17 octobre 1961 et au massacre des algériens à Paris, du 8 février 1962 et à la tuerie de Charonne à l'issue d'une manifestation contre les attentats meurtriers de l'OAS, où 9 militants de la C.G.T. dont 8 communistes parmi lesquels Daniel Ferry, un jeune de quinze ans. Plusieurs cercles de la Jeunesse Communiste porteront son nom.

Alors le 19 mars 1962, c'est une date marquante pour ceux de ma génération, pour le peuple de France et celui d'Algérie.

C'est l'aboutissement d'années de résistances, d'explications, de luttes diverses, de manifestations.

La date du 19 mars doit être maintenue. Elle est partie intégrante de notre histoire.

Félix Girolami.

Marseille, le 16 mars 2012